Faut-t-il être passionné(e) pour être développeur(euse) ?

Faut-il être passionné pour être développeur ?

La passion chez les développeurs est un concept qui met une pression folle à beaucoup de gens. Tu en entends parler en permanence. Tu le vois dans toutes les offres d’emplois, comme une obligation absolue. Si t’es pas assez passionné, t’as rien à foutre ici, c’est clair ?



La tyrannie de la passion

Je te parle de ça aujourd’hui parce que j’ai reçu un mail d’un jeune développeur récemment. J’ai la chance d’en recevoir beaucoup. Mais celui-là, il m’a fait pleurer du sang.

Après seulement quelques mois, il pense déjà ragequit. Il aime ça le développement. Mais il n’est pas complètement passionné « comme tout développeur doit l’être ». Alors à quoi bon ?

Dans ton domaine, beaucoup plus que dans les autres, il y a cette tyrannie de la passion. C’est tellement fort que ça fait flipper les nouveaux arrivants. En fait, même toi t’es concerné. Ton métier c’est l’un des seules où la passion est utilisée comme mesure pour embaucher ou déterminer la valeur de quelqu’un. Et dans le plus grand des calmes, tout le monde trouve ça normal.

Si tu bosses pas tous les soirs sur un side project, t’es pas un vrai dev. C’est honteux ton attitude. Du coup, tu le dis à personne que le dev c’est pas toute ta vie. C’est ton petit secret.



passion


Et pour énormément de gens, cette tyrannie est normale. L’argument principal c’est que développeur, c’est un métier compliqué. Pour surmonter ces difficultés, il faudrait une véritable passion. Et il faudrait encore plus de passion pour être « un bon développeur ».

Le problème avec cet argument de l’enfer, c’est que tout dépend où tu mets le curseur. C’est toujours une histoire de nuances.



50 nuances de dev

Avant qu’on se fâche tous les deux, il faut qu’on se mette d’accord sur la définition de « passion ». La définition du Larousse est la suivante : « État affectif intense et irraisonné qui domine quelqu’un ». On va utiliser cette définition.

Le développeur passionné vit code, pense code, mange code, partout, tout le temps, depuis toujours et pour toujours. C’est une obsession. C’est intense. Sa grille de commit sur GitHub, c’est carnaval. Il a presque dédié sa vie à ça. Il arrive tôt le matin et part très tard le soir, par passion. Tu peux le payer moins tant qu’il bosse sur sa techno de cœur, par passion. Il ne te parle que de développement, par passion. Quand ils arrivent chez lui, c’est pour bosser sur un de ces side-projet, par passion.

Et pour que ça soit bien clair : dans cet article je pars du principe qu’un véritable passionné passe la grosse majorité de son temps libre à coder.

Ensuite, il y a la masse. Je me considère comme un random dev, donc je me lance. Le développement est l’une de mes passions. Cette nuance est importante. J’ai un fort intérêt pour le sujet. Fréquemment, je fais de la veille pour savoir ce qui se passe. Mon truc préféré c’est de comprendre comment fonctionnent les choses. Je sais pas, je prends du plaisir à savoir comment ça fonctionne. Parfois, un langage ou une techno me fait de l’œil. Alors je joue avec et je t’en fais un article. Au travail, je suis excité quand je construis mon truc avec ce que j’ai compris. Je suis fier de le voir tourner. J’ai souvent l’impression d’être payé à faire des trucs marrants.

Alors oui, je suis fan, mais pas fanatique. Le développement, c’est pas toute ma vie. J’utilise le même mot, passion, mais la nuance c’est que pour moi c’est un centre d’intérêt qui ne domine pas les autres. Oui, parfois ça me soûle. Oui, mon salaire est important. Non, je ne veux pas finir tous les soirs à 22h. Non, je n’ai pas un side project en cours. Oui, je vais te parler d’autres sujets. Et putain, non, je passe pas tout mon temps libre à coder.



side project


Ensuite, il y a ceux qui sont là parce que ça les intéresse vaguement. Malgré leur intérêt modéré, ces gens las travaillent et livrent normalement. Ils font les choses sans grande émotion, ça fonctionne, ils rentrent chez eux, fin de l’histoire. En fait, comme la plupart des gens dans les autres métiers. Mais juste, apparemment, c’est pas normal cette attitude dans le nôtre. Et ça va t’étonner, mais c’est dans cette catégorie-là que se trouvent les meilleurs développeurs avec qui j’ai jamais travaillé. On en parlera plus tard.

Enfin, on trouve ceux qui sont là purement pour la thune. Rien à foutre du métier de façon générale. La journée n’est qu’une longue torture à tenter de faire fonctionner des bouts de code les uns avec les autres. Ces gens-là sont très peu nombreux donc on va pas s’éterniser.

Maintenant qu’on parle de la meme chose, je vais commencer à mettre des grands coup de battes sur des idées préconçues.



Pour les nouveaux

D’abord, je veux m’adresser à toi qui es là depuis peu. C’est surtout pour toi que je fais cet article. Si tu es nouveau parmi nous, tu es la première victime de cette tyrannie. Il faut que tu comprennes certaines choses avant de t’enfuir en courant.

La maîtrise de la programmation ne nécessite pas que tu sois un passionné. La programmation est un ensemble de savoirs et de techniques informatiques. Ça vient avec de l’expérience et de la pratique sur des projets différents et progressivement complexes. Le seul point commun de tous les développeurs qui ont du succès, c’est le travail. Pas la passion.

La maîtrise de la programmation n’est pas un talent « inné ». Les passionnés n’ont aucun talent inné. Leur maîtrise s’est faite avec le temps et ils ont tendance à l’oublier. Jamais une compétence est devenue autant un mythe dans la tête des gens. On dirait qu’on est des astrophysiciens en mécanique quantique. Faut arrêter de faire peur aux gens comme ça.

C’est même dangereux cet élitisme. Beaucoup de développeurs vont tracer une ligne dans le sable. Soit t’es trop fort, une vraie rock-star, soit t’es nul à chier. Et quand t’es nouveau, tu sais déjà où est ta place.



passion


Le talk de Jacob Kaplan-Moss parle très bien de ça, c’est un MUST WATCH pour tout développeur. Maintenant attention, je suis convaincu qu’il faut un minimum d’intérêt pour réussir. Mais y’a un twist …



Quand la pratique nourrit l’intérêt

Ce que beaucoup de gens ne comprennent pas, ou ont oublié, c’est que l’intérêt vient avec la pratique. La pratique amène à la maîtrise et la maîtrise nourrit l’intérêt. Quand on devient bon à quelque chose, on prend du plaisir. On se sent puissant et ça devient vite addictif. Ce qui pousse à en faire plus. Ouvrant alors le fameux cercle vertueux : pratique => maîtrise => intérêt => pratique => maîtrise => intérêt, etc etc.

Quand tu rentres là-dedans, tout est magnifique. Tu le connais ce sentiment. Tout le monde l’a vécu avec ce métier. Tu pratiques pendant des heures et ça marche pas. Tu bosses, tu cherches, t’essayes de comprendre, tu galères pendant des heures. C’est mission impossible cette affaire. Tout d’un coup, tu percutes ! Tu changes un truc, tu relances ton app, et BOUM, ÇA MARCHE !



passion


Et c’est là que, soudainement, tout le monde commence à parler de « révélation », « passion », « vocation » ou de ce que tu veux. Non, c’est pas magique ce qui s’est passé. T’as bossé, t’as un beau résultat, tu prends du plaisir et tu recommences.

Faut arrêter avec ces conneries de « destiné » et reconnaître que seul le boulot donne des ailes. Bref, c’est normal si tu ressens pas un intérêt dévorant tout de suite. Ça va venir.

Je te parlais de religion chez les développeurs y’a pas longtemps. Je te racontais comment j’ai eu un coup de foudre tout de suite. Ce que je dis pas c’est que j’ai commencé par faire des trucs très faciles. Des pages HTML simples qui me donnaient du pouvoir. J’ai pris des grands coups de dopamine. Lentement, très lentement, pendant des années. Et surtout sans aucune contrainte. Bref, le terreau parfait pour créer une passion parmi tant d’autres.

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il faut aller vite. Les formations durent 9 semaines. Plus personne prend le temps de rien. Difficile de profiter du paysage quand tu tapes un sprint. Et si en plus on t’hurle qu’il faut être un passionné alors que t’as plus de souffle, c’est chaud.

En plus de ça, la passion, en vrai, c’est pas le Walt Disney que tout le monde t’a survendu.



L’horrible vérité sur la passion

La passion est utilisée à outrance par les entreprises. Ce ne sont pas les développeurs qui en parlent le plus. Ce sont les entreprises qui en parlent le plus. Et la passion est souvent pervertie dans le process. Un développeur va parler de plaisir. Une entreprise va parler de performance.

Si tu vois une annonce qui veut seulement des véritables passionnés et qui ne parle pas du tout d’équilibre travail-famille, ça pue la merde. Tu vas faire 80 h semaine. Ton salaire va être négatif. Cette entreprise va se décharger de toute obligation légale de formation. Va falloir t’autoformer en dehors du travail sur tout et en permanence. Tu vas sacrifier la plupart de ton temps libre pour ton travail. Mais bon, toi t’es un véritable passionné, donc ça va non ?



recrutement


Non, ça va pas. La passion doit rester une affaire personnelle, pas un prérequis pour un travail. Aucune entreprise ne devrait l’exiger. C’est d’un malaise infini quand je le vois dans la liste des obligations.

La passion n’est pas une ressource infinie. On te dit que la passion va être ton moteur pour toujours apprendre plus et être plus performant. Mais à force de tirer sur la corde, la corde finit par péter. Si tu fais que coder en permanence, ça va te sortir par les yeux et tu va finir par détester ça. Pour recharger les batteries, comme tout, il faut de la modération.

Putain, c’est pourtant évidant ce que je raconte là. Pourquoi dans ce domaine on est obligé de rappeler un truc aussi basique ? Tu risques même de complètement la perdre ta passion si tu forces trop. Il te faut un équilibre.

La passion n’est pas le plus important pour ta carrière. On t’a appris que si tu fais un travail par passion, tu ne travailles pas un seul jour dans ta vie. Tout sera parfait et rien ne sera jamais pénible. C’est faux ! Dans la vraie vie, tu bosses pareil. Tu bosses pareil car tu ne fais pas les choses pour toi, comme tu le veux et avec ce que tu veux. C’est ta boite qui va te dire quoi faire. Et parfois, ton boulot va te soûler, et c’est normal.



passion


Je lis pas mal de bouquins en ce moment. J’en ai lu un en particulier qui parle de ce sujet. Ce bouquin répond à une question : suivre ta passion est-il le meilleur conseil de carrière pour ton succès et ton bonheur ? Ce bouquin est très convaincant à t’expliquer que non. L’auteur explose le mindset autour de la passion durant tout le livre. Il le compare avec le mindset Craftman qui est bien plus important. Ça s’appelle « So Good They Can’t Ignore You » et je te le conseille très fortement pour ton plan de carrière, peu importe ton domaine.

Voilà, j’ai fini de foutre des coups de battes partout. Maintenant, il faut qu’on discute de comment réussir, sans passer sa vie a codé.



Pour les anciens

Je veux également m’adresser à toi qui es là depuis longtemps. Ça fait un moment que tu supportes cette tyrannie. Il est temps de respirer un coup.

Tu n’as pas besoin de dédier ta vie à ton travail pour être légitime. Les meilleurs développeurs avec qui j’ai jamais travaillé n’étaient pas des passionnés. La plupart d’entre eux avaient un vague intérêt et beaucoup de pratique et d’expérience. Ces stéréotypes et ces obligations ne concernent que ceux qui les acceptent. Il est temps d’arrêter de se comparer aux autres.

Oui, la programmation exige un investissement supplémentaire. Je vais pas te mentir, tu le sais autant que moi, notre domaine est complexe. Comme j’arrête pas de le dire, il faut de la pratique. Et donc oui, il faut bosser en plus. Mais pas besoin que ça devienne le bagne. Cette pratique doit être à ton rythme et sans contrainte. Et en effet la passion c’est bien pour ça, mais c’est pas obligatoire. Le conseil que je peux te donner c’est de mélanger tes centres d’intérêts et du coup, mélanger le temps que tu leur accordes.

Par exemple : j’aime le dev, j’aime écrire et j’aime apprendre de nouvelles choses. J’ai donc décidé de faire ce blog. Sans la combinaison de ces trois facteurs, ce blog n’existerait pas. Quand j’ai envie d’apprendre et d’écrire, je choisis un sujet technique ou plus général sur le dev, je le ponce, et ça donne ça. Je pourrais utiliser ce temps pour faire beaucoup d’argent en faisant du freelance. Je pourrais utiliser ce temps pour faire des exercices sur LeetCode. Mais je suis là à écrire cet article, et je kiffe un peu trop ce que je fais !

J’aime courir aussi. Du coup, j’ai fait une appli mobile React Native qui me notifie tous les 2 km sur mon portable en m’envoyant un GIF random via Giphy. Je peux te dire que l’appli en elle même, elle est complètement débile. Elle ne sert à rien. Je suis mort de rire à chaque notification quand je découvre un gif à la con en courant.



fun


Être un développeur devrait rimer avec plaisir et équilibre. J’ai pas la passion de React Native. J’ai pas besoin de connaitre React Native. J’ai fait cette app à mon rythme, de façon sporadique, sur plusieurs semaines, quand j’avais vraiment envie de le faire. Je me suis autoformé sur React Native tranquillement, en faisant ma connerie. Et quel plaisir ! Mon plaisir de coder et l’équilibre dans ma vie étaient intacts quand j’en avais fini. Je n’ai pas sacrifié du temps avec ma famille, mes amis et ça m’a même poussé à courir plus.

Tu veux devenir un meilleur développeur sans sacrifier ta vie ? Construis des conneries (super talk de Sara Viera, je conseille fortement aussi) ! À ton rythme, sur le sujet et la techno de ton choix. Le YouTuber Micode a fait une vidéo qui est un bel exemple. Il a fait un bot pour s’acheter des Tacos sur Uber Eat et ça se voit qu’il a kiffé. Crois-moi, si tu n’as jamais fait ce genre de connerie, tu sous-estimes tout ce que va t’apporter comme savoir et plaisir.

Mais du coup, si la clef c’est la pratique et que les passionnés pratiquent plus, les passionnés sont forcément meilleurs ? Oui, c’est logique. Mais là encore, c’est pas une règle absolue.



Être passionné, c’est très bien

Commence pas à me faire dire ce que j’ai pas dit en isolant certaines parties de cet article. Bien sûr que la passion est une autoroute pour l’excellence. Bien sûr qu’il n’y a rien de mal à consacrer sa vie au développement si t’aimes ça. Tu fais ce que tu veux et franchement tant mieux pour toi. Bravo, tu as une passion monstre qui est ton métier. Continue comme ça.



passioné


J’espère juste que tu ne perdras pas ta précieuse passion à force de tirer dessus. L’autoroute qui mène à l’excellence est la même qui mène au burnout. Arrête-toi dans une aire de temps en temps.

Également, ça ne veut pas dire que tout le monde doit être 300 km/h pour être respectable. Et il s’agit encore moins d’une nécessité absolue pour l’excellence. J’ai croisé beaucoup d’excellents développeurs sans passion particulière. Juste des très bons techniciens.

Je m’en souviens d’un en particulier. Quand je lui est posé la question de si c’était une passion pour lui, il ma répondu immédiatement, très froidement : « Pas du tout. C’est le seul truc que je sais faire et il se trouve que je le fais bien. » Ce mec est tech lead dans une très grande boite française. Il est impressionnant dans son domaine. Et c’est loin d’être le seul. Je suis sûr que si on ne mettait pas autant de pression autour de ça, beaucoup de gens se révéleraient moins passionnés qu’ils le disent.



Épilogue

Bref, tout ça pour dire que non, la passion n’est pas une obligation. Un intérêt pour ce que tu fait est bien sûr préférable. Le travail et la consistance sont une absolue nécessité. Ça te permettra d’avoir une forte adaptation aux nouveaux concepts et technologies. Mais tu peux aller boire des biérasses dans ton temps libre. Il est temps qu’on arrête de se prendre la tête avec des états d’âme autour de la passion. T’as pas une idée de truc débile à développer en ce moment ?

Qui me parle ?

jesuisundev
Je suis un dev. En ce moment, je suis développeur backend senior / DevOps à Montréal pour un géant du jeux vidéo. Le dev est l'une de mes passions et j'écris comme je parle. Je continue à te parler quotidiennement sur mon Twitter. Tu peux m'insulter à cet e-mail ou le faire directement dans les commentaires juste en dessous. Y'a même une newsletter !

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36 commentaires sur “Faut-il être passionné pour être développeur ?”

  1. Merci pour cet article qui met le « doigt où ça fait mal » ! Actuellement en reconversion professionnelle, je me retrouve bien dans ce que tu décris ! C’est une passion parmi tant d’autre et je m’amuse aussi à découvrir de nouveaux langages à galérer pour faire fonctionner un truc et à sauter de joie quand finalement j’y arrive (alors que certains voudraient faire croire que c’est basique) 😅, voir même je hurle de joie parfois 🙄🤣
    C’est un des rares domaines où ma concentration dure plus de 20 minutes 😅, mais je sais aussi que j’ai clairement besoin de décrocher, notamment pour ne pas perdre de vue l’objectif et y revenir avec un oeil neuf, pour éviter de faire des conneries, ou mieux comprendre un problème.
    Et oui, on souvent tendance à oublier que même si c’est vraiment super de faire un métier qui est aussi une passion, ça ne doit pas devenir une raison de vivre 24h/24, et malheureusement il n’y pas que dans ce domaine que c’est le cas !
    En tout cas, encore merci pour ton article qui remet un point les points sur les i !

  2. Un excellent article, comme d’habitude. Perso je suis un passionné, comme toi, en cela que le dev est une de mes passions. Des fois ça me saoule, des fois j’me dis que j’ai envie de faire autre chose de ma vie, et puis finalement mon intérêt pour la chose reprend le dessus, et tant mieux car je kiffe apprendre de nouvelles choses, créer, et le dev m’en donne la possibilité.
    Alors y’a un aspect que t’as pas abordé aussi, c’est le fait que pour être un bon dev, avoir la passion, il faut limite être né avec un clavier dans le c*l. J’ai commencé le dev à 24 ans, et je me sens des fois pas légitime face à des devs qui font ça depuis qu’ils ont 12 ans, parce qu’ils sont passionnés.

    1. Perso j’ai commencé comme pas mal de gens à faire du dev sur ma calculatrice en terminale. Sauf que j’avais une casio, une bouse pour les jeux. J’ai passé des heures à recopier un jeu qu’on m’avait imprimé. Et au final, j’ai jamais trop compris comment il fonctionnait. Alors j’ai écrit mes propres programmes. Des trucs hyper basiques niveau code, un programme d’astrologie qui te filait une phrase random (mais bien entendu beaucoup plus drôle que ce que peuvent dire les astrologue), un programme qui tirait un nombre au hasard entre 1945 et 1995 pour réviser son histoire… Je suis devenue la star de la classe, pas grâce à le technicité de mon code, mais parce que j’avais inventé des choses simples et drôles. La passion a commencé là, mais je me suis orientée vers la biologie et je n’en ai fait mon métier qu’après mon DEA, donc tardivement.
      J’ai eu quelques années à pas me sentir trop légitime, parce que sur plein de domaines, je suis à la ramasse. Déjà l’info c’est pas ma formation initiale, en plus je suis une fille, et de surcroît j’adore les algo, mais la partie matériel, j’en ai rien à carrer, mais quelque chose de profond. Alors quand les mecs qui m’entourent se comparent la puissance de leur matos, je suis à 20000 lieues sous les mers.
      Maintenant, je me rends compte que ça n’a pas d’importance. Dans mon équipe, nous avons chacun nos points forts et nos points faibles. Connaître toute l’actualité des langages informatiques, même ceux qu’on n’utilisera jamais, c’est pas si important. Se maintenir à jour des bonnes pratiques l’est plus, mais chacun peut prendre sa part et partager avec les autres. Et il y a une multitude de compétences dont nous avons besoin qui n’ont strictement rien à voir avec les algorithmes ou les langages de programmation. Commencer le dev tardivement, c’est aussi avoir acquis pas mal d’autres savoirs qui peuvent se révéler bien utiles. Et puis l’important, c’est de savoir bien ce qu’on fait, pas d’être meilleur que les autres parce qu’on s’en tape.

  3. Très bon article!

    Sinon j’ai pas très bien saisi ce que tu veux exprimer dans ce passage:

    « Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il faut aller vite. Les formations durent 9 semaines. Plus personne prend le temps de rien. Difficile de profiter du paysage quand tu tapes un sprint. Et si en plus on t’hurle qu’il faut être un passionné alors que t’as plus de souffle, c’est chaud. »

    Et notemment la partie « Difficile de profiter du paysage quand tu tapes un sprint »

    1. Savourer les petites victoires, avoir le plaisir d’être confortable une fois qu’on a galeré, dans les formations courtes t’as pas le temps pour ça, t’es vite bancal sur beaucoup de choses, dur de kiffer parfois.

    2. “Difficile de profiter du paysage quand tu tapes un sprint”: c’est à mon sens le fait qu’on te demande de toujours vite sortir du code/fonctionnalités et d’attaquer la suivante. Du coup tu enchaînes les copier/coller de stackoverFlow ou autre sans tout comprendre comment tu as obtenu le résultat, ça parait un peu magique.
      Mais tu ne profite pas de ce que peut d’apporter le framework/ le concept que tu manipule et tu peux passer à côté de choses sympa.

      Des fois il faut se forcer à prendre le temps et ralentir un peu le rythme, lire des docs des lib/framework, jouer avec, les comprendre au mieux et finir par encore plus apprécier ce que l’on a fait.

  4. Superbe article.
    Je suis exactement comme toi, j’adore coder mais ce n’est qu’une de mes passions. Et j’ai la chance de faire ça au boulot, du coup je m’occupe de mes autres passions le soir.
    Pendant un temps, je ne faisait que ça, à cause d’un projet avec une deadline impossible. Du coup je bossait sans relâche, 12h par jour au bureau, puis 5-6 de plus à la maison, et je kiffait ça… Le burnout est arrivé si vite que je m’en suis rendu compte trop tard…

  5. Super article, comme d’habitude.
    Je vais juste ajouter un peu mon expérience perso, vu qu’elle part de la passion à un travail comme un autre.

    Je me suis mise au code au début de mon adolescence, j’ai kiffé parce que quand il y avait un soucis, c’était ma faute, pas l’ordinateur qui me détestait. Ensuite j’ai fait un bac+3 en développement web et j’ai commencé à bossé. Même si je continue à coder dans mon temps libre, c’est devenu beaucoup plus sporadique. C’est plus pour tester un nouveau truc qu’autre chose. Et passer ma vie au travail… no way. Je préfère la passer dans ma cuisine; je peux rester des heures et des heures à préparer des plats.

    La raison est assez simple en réalité. Notre taf, il est numérique. Il n’existe pas vraiment. Fondamentalement, ce n’est que des 0 et 1, on ne peut pas le toucher, on ne peut pas le sentir.
    Alors que la cuisine, tu as des odeurs, des textures, du goût, tu peux manger certains trucs avec les mains, etc… c’est ridicule, mais après plus de 10 ans coder, c’est ce qui m’attriste le plus. Mise à part l’égo des devs qui se pensent supérieur avec des projets qu’iels peuvent vendre. 🙄

    1. Et toi tu ne te crois pas supérieure quand tu utilises l’écriture inclusive ? Dans un domaine où la femme ne représente qu’une faible proportion ?
      La cuisine c’est bien….

  6. Perso, je dirais que c’est bien d’être passionné (surtout au début, quoique je verrais plus cela comme de la curiosité intellectuelle), mais que ça doit rester une « passion » nourrissante mais pas destructrice : il est trop facile d’être débordé par ses projets persos et de finir dingue.

    Quand au côté formation, c’est vraiment une plaie dans certaines boites, il est attendu qu’on se forme tous seuls comme des grands. Et sur son temps libre, de préférence pour demain, et sans avoir au moins une compensation ^^

    1. J’ai sûrement été formaté comme la masse mais je me revois il y a 2 ans (ça fait que 3 ans que je fais du dev) : un junior en train d’essayer de créer plein de projets perso pour apprendre plein de trucs et de finir dégouté de pas pouvoir en finir un. Ou comment se mettre tout seul la pression.

  7. Merci ! Parce que oui c’est cool la passion, mais cette pression mise dessus ça peut devenir malsain. Il faut se dire que c’est correct de ne pas être à fond tout le temps, on a le droit d’avoir des petits passages à vide, de se remettre en question parfois. La passion n’est pas absolue non plus, on peut aimer telle ou telle technologie ou tel sous-domaine plus qu’un autre dans le dév. Pour moi, c’est important aussi de faire des choses manuelles avec mes doigts : du bricolage, de la soudure, monter des meubles ou réparer les poignées de porte. Je veux être ouvert sur le monde, m’intéresser à autre chose que ma sous-culture : la littérature, l’Histoire, la philo, tellement de choses qui peuvent aussi enrichir l’âme et dont il serait dommage de passer à côté en tant qu’être humain.

  8. Je me vois aussi comme un développeur passionné mais plus dans le sens curieux. Je n’ai pas de side project mais j’aime faire ma veille technique et découvrir de nouvelles choses.

    Maintenant, tu m’as donné envie de faire un projet débile… Et puisque ton exemple me parle, je vais tenter un petit script bash pour automatiser une commande de tacos sur Deliveroo 😉 (bon, je testerai après l’épisode de pandémie que nous vivons par contre).

  9. Super article, je l’attendais :p
    Je me suis toujours demandé c’est quoi ma passion parce que je savais que je faisais des études par défaut en développement même si y’a des moments je kiff ce que je fais. J’ai pas de motivation pour des sides project le soir ou quoi et du coup tu culpabilises par rapport aux autres je trouve.

    ça fait du bien de lire l’article ça déculpabilise et ça me fait penser à un autre domaine que j’ai jamais vraiment osé abordé qui est la création de jeux vidéos. De mon point de vue c’est pire que le développement si t’es pas passionné et que tu n’as pas créé dix jeux vidéos avant tu ne peut pas rentrer dans la boite pour être payer une misère. C’est surement des préjugés mais c’est ce que je ressens et je pense que c’est pour ça que je n’ai jamais tenté d’aller plus loin. Je suis entrain de voir pour faire une game jam pour voir comment ça se passe 🙂

    Il faut explorer dans la vie et tenter des choses qu’on a pas l’habitude de faire pour peut être découvrir de nouvelles envies 🙂

    Bonne soirée 😀

  10. J’ai été passionnée à mes débuts, avec sides projects et heures sup a gogo.
    Pis la vie de famille a débarqué et même si j’aime ce que je fais je ne le fais plus autant.
    Malheureusement je suis aussi devenue un peu obsolète parce que je fais du PHP depuis toujours mais ne suis spécialiste d’aucun framework php, du JS « de base » mais pas de node, react, angular… donc je correspond a aucun profil. tant que j’avais mon job c’était pas grave, mais maintenant que j’ai perdu mon taff c’est compliqué. J’en profite donc pour me former maintenant mais c’est un peu compliqué d’avaler autant de choses d’un cours. Par contre j’y prends beaucoup de plaisir !

  11. Merci pour cet article qui me permet de relativiser et de me dire que je suis tout aussi légitime qu’un-e dev qui va coder h24. Je me posais justement la question car clairement, j’aime ça, mais j’aime aussi beaucoup d’autres choses dans la vie et je ne me voyais pas faire une croix dessus pour coder, coder, coder… Donc merci, vraiment, d’avoir fait cet article, merci à la personne qui t’a écrit et qui t’a donné envie de faire cet article, vraiment, ça fait un bien fou 🙂

  12. Comme d’hab, très bon choix de sujet et super traitement.
    C’est vrai que le terme passion revient souvent quand on parle de notre job. J’admets d’ailleurs souvent en parler moi-même. J’estime être un passionné et quand je parle à des juniors, je leur dit qu’il faut être passionné.
    J’écris à propos de dev sur mon blog parce que ça me passionne. En effet, j’aime écrire, mais si mon job était 100% alimentaire (caissier chez McDo par exemple) c’est certain que je n’écrirais pas des articles à ce propos. Si demain je gagnais à l’euro-million, je continuerai le dev car j’aime ça.

    Cependant, comme tu le dis, il faut bien définir le terme de passion. J’adore le dev, mais c’est une chose parmi d’autres dans ma vie. Je fais du sport, je vois mes amis et ma famille, je vais au resto et bois des canons. Le weekend je pars au ski, à la plage ou à la campagne et ne réserve pas tout mon temps pour coder.

    Cela dit, comme beaucoup de choses dans la vie, il y a des cycles. En plein dans un gros projet (perso ou non), il m’arrive de faire un marathon et de limiter mes autres activités parce que « je suis lancé ». Et puis y’a des semaines ou je laisse mon clavier prendre la poussière du jeudi au lundi (savoir bosser le WE c’est bien, en contrepartie, savoir prendre des WE prolongés, c’est bien aussi).

    En somme, comme toujours, tout est dans la juste mesure !

  13. Merci pour ton article, il est vrai et je me sens totalement concerne, j’aime le dev mais les entreprises veulent mettre une certaine pression en utilisant le mot »passionné » a toute les sauces.

  14. Salut je suis passionné de la programmation je suis jeune et je suis en première. Depuis quelques années je touche tous les langages de programmation jusqu’à savoir ce que je veux maintenant. J’ai appris le html/css, un peux de javascrip et du php. J’avais commencé le langage java mais c’était compliqué pour moi car je voulais pas être centré sur android mais maintenant je sais que le langage swift pour ios m’attire beaucoup mais mon problème est que ça fait quelque semaines j’apprends pyhon et donc est il mieux que j’arrête python pour swift ou dois le finir avant. J’apprends seul chez moi sous linux et donc j’avais voulu avoir les bases de python d’abord avant de me lancer dans swift mais des fois je suis pas motivé dans certaines languages alors que quand j vois du swift je suis comme fou de ça. Pouvez vous me donner des conseils pour continuer mon apprentissage car même mes parent savent que j’adore tout ce qui touche à la technologie et vraiment je voudrais réussir ma vie avec le code. Merci.

  15. « Je suis fan, mais pas fanatique » Fais gaffe, les tiques s’attrapent vite… 😉😉😉 Blague à part, c’est un excellent article… À part le « astrophysicien en mécanique quantique », que je ne peux laisser passer. L’astrophysique, c’est l’infiniment grand, tandis que la mécanique quantique c’est l’infiniment petit. C’est un peu comme si tu disais : « Je suis un dev HTML d’Arduino »… Quel que soit le sens dans lequel tu prends cette phrase ça tient pas debout.

  16. Merci pour ce superbe article qui m’a remis en question.

    En effet, je dev depuis 15 ans environ et suis dev pro depuis 10 et j’enseigne l’informatique dans une formation courte type Simplon (la Fabrique du numérique).

    Je dis souvent aux apprenants que c’est un métier de passionné, car c’est tellement dur à apprendre que si on y prend pas plaisir, c’est foutu. Je me rends compte maintenant du danger que représente de telles affirmations pour des néophytes, je tâcherai d’être plus nuancé la prochaine fois.

    Bon, après je leur dis aussi que j’étais super nul au début, que j’ai mis 2 ou 3 ans avant d’intégrer les concepts de bases (variables, boucles, fonctions) et qu’avant je faisais de la merde, ça les rassure un peu.
    Car, comme tu dis ils ont l’impression que je suis un ingénieur de la Nasa alors que je leur montre des choses relativement simples.

    Enfin, concernant le terme passion, pour moi je crois que ça l’est vraiment et c’est même ce que j’appelle une passion dévorante. Quand je code, je ne pense qu’à ça et j’ai vraiment du mal à m’en détacher. Alors j’ai pris mes distances avec le dev, j’ai arrêté plusieurs fois ce métier, bossé en « intermittence », sans ça j’ai tendance à perdre pied. J’ai d’ailleurs très récemment définitivement arrêté de faire des missions en informatique, je garde que la partie enseignement.

    Vais-je pour autant arrêter de dev ? Certainement pas, mais ça c’est une autre histoire… 🙂

  17. Perso, j’aime ce que je fais mais c’est vrai que je ne suis plus autant passionné qu’au début (mon premier emploi).

    Super article, j’ai découvert ton blog récemment et je l’adore !
    Je dévore tes articles comme des petits pains tout chauds.

    Ca fait du bien de te lire (comme une thérapie), Merci !

    (ça fait une petite dizaines d’années que je code [dev web full stack] et je ne me sens pas encore légitime tellement les autres dev font des trucs ouf.)

  18. Je n’ai qu’un mot : Bravo ! Et merci 😉 Actuellement en reconversion-formation web-dev, on a pas terminé de comprendre un cours, que le jour suivant on passe à autre chose. Résultat, un mot 1/2 plus tard, j’ai cru pété un câble .. Heu hier en fait ! Du coup, après avoir lu ton article, je suis de nouveau d’attaque et passio… non .. re-motivée ! Car oui, je ne suis pas non plus « passionnée », mais comme bcp j’aime créer et c’est l’avantage de cette activité. On pt créer tout et n’importe quoi. Alors encore merci 😉

  19. Je découvre ce blog totalement par hasard et je suis globalement souvent sur la même longueur d’ondes.

    Si j’écris à la suite de cet article, c’est pour partager mon expérience personnelle concernant la « passion » et le fait que l’on peut rapidement se brûler les ailes…

    J’étais passionné de jeux vidéo. J’ai bossé dans le milieu de la presse jeu vidéo pendant un peu plus de quinze ans. Au début, tu es heureux, tu vas jouer toute la journée. Mais, la réalité, c’est qu’à force de jouer aux jeux auxquels tu ne veux pas jouer… Tu finis par ne plus aimer jouer !

    Du coup, en parallèle, je me suis mis à faire des sites internets ou je pouvais parler d’une autre passion, le cinéma (merde, je suis sûrement un geek). L’un des projets a grossi et plutôt qu’apprécier de parler de films, je me suis retrouvé avec une pression de folie qui m’a fait développer une fois de plus un rapport amour/haine avec ma passion !

    Je ne travaille plus dans le jeu vidéo. Je suis devenu développeur il y a seulement trois ans dans un cadre à 100% professionnel. Du coup, je reprends du plaisir à jouer aux jeux vidéo. Je me suis mis à l’écart du projet perso de cinéma et donc je recommence depuis peu à reprendre du plaisir à voir des films pour moi sans pression. Et même si je travaille énormément pour ma boîte, j’essaie de garder des bulles d’air, ce qui n’est pas toujours facile.

    Tout ça pour dire que la passion, cela peut devenir dévorant, il faut faire attention car on ne se rends peut être pas compte que c’est en train de nous engloutir ou bien parce que « Passion » et « Profession », même si ça rime, ce n’est pas toujours compatible !

    A côté de ça, depuis peu, j’accueille de nouveaux développeurs (profil junior) et je m’en occupe. Et, là, on se retrouve dans une situation parfois compliqué. Oui, on a tous commencé quelque part, mais quand on se retrouve face à des personnes qui ne sont pas un minimum rigoureuse ou que les bases élémentaires sont inconnues… C’est très très compliqué ! Surtout avec les formations courtes qui vendent du rêve mais ne préparent en rien les futurs développeurs. Du coup, oui, peut être que lorsque tu as dix ans d’expérience, tu peux te mettre en pilote automatique et faire ce boulot de manière détachée. Mais au tout début, j’ai quand même le sentiment que si on n’a pas un minimum d’envie, de motivation et d’un carburant que l’on pourrait qualifier de passion, c’est très compliqué d’arriver dans une boîte et de penser qu’on peut prétendre à des salaires à 40k tout en ayant des difficultés à simplement manipuler un tableau dimensionnel ou bien en se reposant sur du copier-coller. Il faut faire la part des choses !

    Encore bravo pour tous ces articles pleins de bons conseils et de bonnes observations, même si je ne suis pas d’accord sur tout. Normal, nous sommes tous différents et nous abordons ce métier tous d’une manière très différente !

  20. Génial article, et qui fait tellement de bien. Par contre ce terme galvaudé de « passion » n’est pas réservé aux postes de dev. Je suis à la base chef de projet digital/PO, et énormément d’offres d’emploi décrivent un profil « passionné par… ». Et là ça peut être le digital, le webmarketing, le e-commerce, l’UX, la finance, la data, la relation client… Mes amis graphistes font aussi les frais du côté « tu aimes ça donc tu peux le faire 10h par jour pour un salaire de merde » 😒. Je suis toujours choquée par ce terme passion qui évoque pour moi un excès parfois à la limite du malsain. Mais il y a pire encore à mon goût : les annonces du type « tu es un véritable geek » ou « ton smartphone est une extension de toi-même » ou autre expression totalement déplacée en contexte professionnel (je ne lance pas le débat sur le tutoiement, mais ce n’est pas un hasard si c’est dans le même genre d’annonces). En gros, on te juge non pas sur ce que tu fais mais ce que tu es, ton mode de vie, je trouve ça déplorable. Se définir comme « geek », être accro aux réseaux sociaux ou encore fan de Steve Jobs n’ont jamais été des compétences et ne sont en rien le signe d’un bon professionnel.

  21. Super article et moi qui suis en pleine reconversion pour devenir dev je dois dire que tu m’as rassuré sur ce point. L’équilibre travail/sport/vie sociale m’est indispensable pour une vie saine et heureuse et j’avais justement peur de devoir choisir entre « faire le travail qui m’attire et ne plus avoir de vie » ou « avoir une vie avec un boulot qui ne me passionne pas ».

  22. La passion te permet d’avancer plus vite, d’abandonner moins vite… Quand tu aimes ce que tu fais, tu es dans le flow beaucoup plus facilement.

  23. « Crois-moi, si tu n’as jamais fait ce genre de connerie, tu sous-estimes tout ce que va t’apporter comme savoir et plaisir. » J’adore ce commentaire.

    Après 15 ans comme consultant, j’ai vu 80% de mes projets payés à prix d’or (jusqu’à 1200€ facturé/personne/jour !) finir à la poubelle. Donc, ça fait du bien de rappeler qu’on ne fait pas ce boulot pour améliorer des vies ou sauver la planète 🙂

    Merci pour ce rappel à l’humilité !

  24. Pour ceux qui sont excellents en n’étant que vaguement intéressés par le dev, je pense que ce n’est pas exactement parce qu’ils ont beaucoup pratiqué, c’est avant tout qu’ils ont énormément de facilités naturelles avec le code.
    Pour ma part, j’étais excellente dans ma scolarité (genre première de la classe) alors que j’aimais pas spécialement l’école et que je mettais un point d’honneur à travailler le moins possible. J’avais de grandes facilités, voilà tout.
    Et quand les grandes facilités rencontrent l’excitation et la jubilation, là, c’est divin. Malheureusement, la discipline concernée dans mon cas, à l’opposé du dev, ne permet qu’à une poignée de gens de travailler. C’est comme la perte d’un grand amour : on ne guérit jamais tout à fait.

    Pour ce qui est du dev (mon projet de reconversion entamé mais duquel je continue à douter), on ne peut pas dire que je me sente passionnée. Disons qu’une curiosité m’anime, mais après une bonne prise de tête, quand ça finit par marcher, la joie n’est pas folichonne comparée au divin sus-mentionné. Et puis, j’ai l’impression que j’imprime pas. Peut-être faut-il y passer plus de temps, trouver la méthode qui me parle.

    D’ailleurs, les projets à la con me parlent énormément. Bien plus que les projets sérieux. C’est grave ?
    Dois-je devenir une dev full joke ?

  25. Connu le développement web qu’en 2015 (activement en 207), je confirme aujourd’hui que la force du pratique a beaucoup nourrit mon intérêt dans ce domaine. Le travail finit toujours par payer.

    Merci bien pour cet article.

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