Comment je domine la procrastination
Au cours des 17 dernières années, j’ai passé 2806 heures et 30 minutes à jouer à ma sélection de 112 jeux vidéo sur Steam. Tu peux doubler ce chiffre avec les jeux en dehors de Steam. Tu peux encore rajouter une éternité de plus si on parle de YouTube et de Netflix. Le pouvoir de la procrastination sur nos vies est gigantesque. Décisif. Permanent. Cette force invisible décide de ce que tu fais actuellement. Elle a décidé de ce que tu as fait avant. Elle décidera de ce que tu feras après. Ceux qui en prennent le contrôle -même un petit peu- font partie d’un infime pourcentage.
On verra bien
En tout début de carrière, j’avais une motivation redoutable.
L’excitation de faire mes armes et de devenir totalement autonome. L’équivalent d’une injection d’adrénaline pure dans la gorge tous les matins. Je me suis acharné sur cet objectif comme un pitbull sur une veille.
Et plus rapidement que je l’imaginais, je suis devenu autonome.
Peu n’importe la demande qui arrivait, j’étais capable de la traiter seul. Enfin. J’avais réussi à faire ce qui me semblait si complexe quelques années avant. Du coup, je me suis dit que j’avais bien mérité une belle pause dans mon apprentissage.
C’est à cette période que la procrastination a commencé son contrôle total sur ma vie. D’abord de façon insidieuse, puis frontalement. J’avais un mantra qui dominait tout le reste.
On verra bien.
On commence à se connaitre. Tu te doutes de la suite de l’histoire.
Dans l’épisode précédent, je t’expliquais comment j’ai passé plusieurs années au même endroit. Coincé, à faire la même chose. Paralysé par la peur. Et puis pouf, la seconde d’après j’ai renverser toute cette situation.
Y’a un grand trou dans cette histoire.
Je t’ai pas raconté comment je suis devenu un maitre absolu en procrastination ?
Roguelike
Dans l’esprit d’un maître en procrastination, le temps ne passe pas à la même vitesse. Le problème c’est que quand tu es développeur, ça se voit très vite quand tu ne fais rien. On est tellement suivi avec des systèmes comme JIRA et le reste que c’est très dur de cacher ce problème.
Je t’emmène dans une de mes journées typiques de l’époque.
9h.
J’ai une tache en particulier à faire. Ça va. Je sais à peu près comment faire. Et puis, j’ai toute la journée devant moi. J’ouvre Visual Studio Code. Ça me donne l’impression de faire quelque chose.
9h30.
Bon, j’ai mon café, on a bien rigolé avec les collègues, on peut vraiment commencer maintenant. Attends, j’ai des notifs Skype. Qui me parle ?
10h.
Je pull et je checkout sur une nouvelle branche le projet à modifier. J’aime bien lancer les tests avant de commencer pour être sûr que tout fonctionne. En attendant, je vais juste regarder -vraiment cinq minutes- ce qui se passe sur Twitter et Facebook.
11h.
Ha merde. Déjà 11h ? En plus je dois aller dans une réunion obligatoire qui devrait être un mail. Promis, je m’y mets après la pause.
14h.
Hé, mais putain, en regardant de plus près la tache, c’est pas si simple que ça. Je crois même que j’ai une dépendance. Je vais en discuter avec un collègue.
15h.
Allez, cette fois je m’y mets vraiment. C’est vraiment super compliqué. Va falloir que je charbonne. Je ne suis vraiment pas sûr de finir à temps.
16h.
On me demande où en est la petite tache de ce matin. C’est le moment où la procrastination fait place au stress. Je ne réponds pas et j’accélère.
18h.
Bon, j’arrête. De toute façon, tout le monde est déjà parti. On verra bien demain. C’est pas aujourd’hui que je vais briller avec ma productivité.
Et le lendemain, je faisais la même, avec quelques nuances. Comme un roguelike en difficulté extrême. Je repartais à zéro à chaque fois.
Procrastiner autant -même sur une courte durée- c’est compliqué à gérer. Sur une longue durée, c’est carrément dangereux. Pour ma carrière, mais aussi et surtout pour ma vie de façon générale.
Car oui, si je fais ça au boulot, tu peux juste imaginer comment je gérais mon temps en dehors.
Je m’enfonçais à vue d’oeil dans les sables mouvants de ma flemme. Il fallait que je réagisse avant que ça soit trop tard. Mon niveau, ma productivité et ma confiance en moi fondaient aussi vite que les glaciers.
Je sentais cette menace extrême pesée sur moi de plus en plus violemment.
La solution ultime
J’aurais pu changer le titre de cet article par : La solution ULTIME contre la procrastination (GARANTI) ! J’aurais fait 5 fois plus de clics, minimum. Mais c’est un énorme mensonge ce titre.
La procrastination nous concerne tous de manière différentes et pour des raisons différentes.
La première fois que j’ai cherché des solutions sur ce sujet, je suis tombé que sur des solutions uniques. On cherche des solutions uniques pour des gens différents. On est persuadé que comme on a le meme problème, ça sera réglé par la même solution.
Mais c’est faux.
Quand j’essayais d’appliquer bêtement ce que je trouvais sans comprendre le fond, ma situation empirait.
On va pas faire ça.
On va faire un truc plus honnête.
Je vais te parler de ma solution. Cette solution annihile instantanément ma procrastination. Ensuite, je vais te donner des pistes pour trouver ta solution.
Et pour faire ça, on va procéder comme devant un bug dans le code.
Quand j’ai un bug, je commence par vraiment comprendre mon problème. Sinon, toutes les solutions que je trouve ne font aucun sens à mes yeux. Et notre problème du jour est plus grave qu’il en a l’air.
La gravité
Chaque jour, une gigantesque bataille se déroule en toi. Au fur et à mesure de ta vie, elles forment la guerre qui déterminera à quel point tu atteindras tes objectifs. Si tu as cliqué sur cet article, je pars du principe que tu veux gagner cette guerre.
Mais comment gagner une guerre sans connaître son ennemi ?
L’ennemi s’appelle la résistance. Une force invisible qui a toujours été là. Qui sera toujours là. Une force qui a pour seul objectif de t’empêcher de faire ce que tu veux faire. L’obstacle à toute création de valeur. Qu’elle soit professionnelle, entrepreneuriale, artistique. Tout ce que tu pourrais imaginer.
La résistance nous concerne tous, sans exception.
Les modèles mentaux et les métaphores sont les clefs d’une compréhension claire et durable pour n’importe quel concept. La meilleure métaphore pour comprendre la résistance est la suivante.
La résistance c’est comme la gravité.
Une force de la nature immuable à laquelle nous sommes tous esclaves. Elle nous maintient tous fermement au sol. Implacable. Éternelle. Impersonnelle. Impersonnelle, car la gravité ne sait pas qui tu es. La gravité s’en fout de qui tu es. Encore plus d’où tu veux aller.
La gravité veut juste t’empêcher de t’élever.
Exactement -en tout point- comme la résistance qui veut juste t’empêcher de créer. Elle le fait de plein de façon différente. L’une des plus connues est la procrastination.
La procrastination est juste un symptôme de la résistance. Pour traiter les symptômes, il faut comprendre et traiter la maladie. Sans ça, tout ce que tu fais ne sert à rien.
Comment j’ai soigné ma procrastination ? J’ai d’abord compris ses origines et son fonctionnement. J’ai fait cette partie avec ma recommandation du jour.
Ce petit bouquin a complétement changé la trajectoire de ma vie. Il m’a couté 10 balles. Moins que mon sandwich à midi. Il est entièrement responsable d’où j’en suis aujourd’hui.
Il est la raison des 160 articles publiés sur ce blog. Il est la raison des formations en tournage. Du livre en écriture. De la chaine YouTube. De mon salaire de luxe pour faire le job dont je rêvais gamin et des marathons que je cours en solo.
Il est le point de départ de ma soudaine motivation et redoutable productivité. Le point de départ pour toute personne qui veut faire un peu plus. Il faut commencer par comprendre avant d’essayer des solutions.
Je pourrais facilement te parler de toutes les petites astuces comme le font la plupart des créateurs de contenus.
Mais te donner toutes les astuces pour bouger, si tu ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas bouger, ça ne sert à rien. Tu vas t’arrêter au bout d’un mètre. Tu auras perdu ton temps comme avec chaque contenu que tu as vu avant.
Moi ce qui m’intéresse c’est régler durablement ton problème, pas te faire rêver.
Maintenant qu’on est clair là-dessus, je vais te parler de ce qui a marché pour moi. Tu pourras t’en inspirer pour trouver ce qui marchera pour toi. Ça sera seulement efficace si tu fais les choses dans l’ordre.
Mon placebo
Il est précisément 8H31 au moment où j’écris ces lignes. J’écris le matin. Ma famille dort. J’ai du temps devant moi. Parfois j’écris des articles. Parfois une formation. Je peux tourner une vidéo, coder et/ou m’autoformer.
Bref, comme tous les matins, je fais quelque chose.
Mais quand je me suis réveillé à 7h ce matin j’avais PAS envie de faire quelque chose.
Comme TOUS LES MATINS j’étais pas motivé. Je le répète, comme la gravité, la résistance ne disparait jamais. Elle te suit toujours de très près. À tout jamais.
Comme tous les matins, je me suis assis aux bords du lit. Comme tous les matins, une petite voix dans ma tête commence à me parler. Comme tous les matins, la résistance me fait passer son épreuve.
« Tu as assez bossé comme ça, reposes toi un peu ce matin. Tu penses vraiment que ce blog est une bonne utilisation de ton temps ? Ça fait un an t’es vraiment dessus et tu gagnes des miettes, ça ne sert à rien Mehdi. Tu ferais plus de vues sur YouTube, ça ne sert à rien ce que tu fais. Rendors-toi on va réfléchir à une stratégie. T’es pas fatigué ? »
C’est à ce moment précis que la plupart des gens se rendorment. C’est à ce moment précis que je prends mon placebo.
Je me dis que je vais écrire pendant 10 min. J’écris deux paragraphes et je joue à Borderlands 3 derrière. Juste 10 min. Franchement, c’est quoi 10 min ? J’ai bien 10 min non ? Après je joue à mon jeu ça va être fun !
Le momentum des 10 mins m’a poussé à en faire plus et 1h30 plus tard j’ai écris la moitié de cet article.
Des fois ça ne marche pas. Des fois, je bosse vraiment 10 minutes. Et puis j’arrête, ça me saoule.
La solution miracle qui marche toujours n’existe pas quand on parle de procrastination. Je sais que ça vend mieux de dire le contraire, mais c’est pas la vérité. La nuance c’est que je suis convaincu que ca peut marcher. C’est pour ça que j’appelle ça un placebo.
Je tends un piège à mon cerveau. L’action crée ma motivation. Pas le contraire.
J’utilise ce placebo également et surtout dans mon travail de développeur. Avant de faire quoique ce soit, je passe 10 minutes sur ma tache en cours. Je piège mon cerveau et je suis partie pour au moins 30 minutes de code intense.
Ce petit shift mental à multiplier par 10 ce que je produisais. Je te laisse imaginer les conséquences sur mon évolution et ma carrière.
Et donc la question évidente maintenant c’est comment trouver ton placebo ?
Ton placebo
La réponse est simple : try and catch.
Je t’ai dit que j’allais pas te faire une liste d’astures anti procrastination. Je t’en fais pas une car internet pullule déjà de ca. Il suffit d’aller piocher dedans.
Si tu tapes « liste conseils procrastination » sur Google ou YouTube tu vas avoir 1 millions de résultats. Mon conseil est de survoler tout ça et de faire ta liste de choses à essayer. Ce qui t’inspire vraiment. Il faut vraiment que ça vienne de gens très différents.
Quelqu’un, quelque part utilise un placebo compatible avec qui tu es.
Et puis il suffit de les essayer les uns après les autres.
Quand tu vas vouloir les essayer, le mur de la résistance va se présenter devant toi. Et si tu as pas appris tous ces concepts, tu ne le passeras pas. Et tout ce temps investi à régler ton problème aura été vain.
Je pense vraiment que c’est là que la plupart des gens échouent dans leur croisade contre la procrastination.
Je te conseille de commencer par tester mon placebo.
Donne toi 10 min la prochaine fois que t’as la flemme. Je veux dire, si tu es arrivé jusqu’ici dans cette lecture, c’est qu’on doit un peu se ressembler. Peut être qu’on est un peu fait pareil coté placebo.
Épilogue
L’étape d’après c’est de créer des habitudes de productivité autour des placebos. Les habitudes sont centrales dans ma productivité. Et pour le coup -les habitudes- c’est vraiment pour tout le monde. Crois moi, on va en parler. C’est un énorme sujet qui mérite un article dédié. Un de ces matins, je prendrai du temps pour t’écrire ça. Juste 10 minutes.
j’aime beaucoup l’article mais je ne trouve pas les journée assez longue.
en tout cas merci j’aime bien l’article et l’idée
Bonjour, pour avoir plus de temps dans ces journées, je recommande « Votre temps est infini » de Fabien Olicard, c’est plein d’astuce et de mode de pensés pour gagner du temps et combattre notre procrastination.
Merci mec !
Tes articles sont une vraies sources d’inspiration et de motivation.
Continue comme ça.
Excellent article !
La procrastination, mon ennemi numéro un. Mais je sais pourquoi il est là et surtout quand : c’est quand je n’ai pas envie de faire qqch qui est ennuyeux pour moi. Ou encore que je sais que je vais devoir sortir de ma zone de confort.
Maintenant, j’avoue ne pas avoir trouvé de solution miracle, et du coup j’ai des journées qui sont pour le moins peu productives (par contre d’autres le sont beaucoup). Je suis du genre à glander 4h d’affilé et tout rattraper en 1h en m’y mettant à fond. Mais je sais que ce n’est pas viable sur le long terme.
Je vais me pencher sur le bouquin que tu recommandes.
En tant que psychologue, dev, et grande procrastineuse j’approuve à 100%. Je me suis empressée de télécharger the war of art sur kindle. Je lirais quand j’aurais la motiv… Ou 10 min pdt la sieste. Merci!
Personnellement, je suis devenu un Maître de la Procrastination le jour où j’ai réalisé que j’étais plus heureux quand, en fin de journée, j’avais réalisé des tâches « procrastinables », alors qu’à l’inverse j’étais fâché contre moi-même quand j’avais passé ma journée à passer le temps (jeux, séries, youtube, …).
Désormais, j’essaie autant que possible de suivre ce dicton que me répétait ma mère : « Ne remets pas au lendemain ce que tu peux faire le jour même ». C’est vraiment la question que je me pose chaque fois que je me retrouve devant une tâche à accomplir. Est-ce que je peux le faire maintenant ? Oui ?! Alors go !
Il me reste une faiblesse que je n’ai pas encore réussi à vaincre : post-poser mon levé…
Merci pour cet article Medhi !
j’applique aussi cette rêgle sauf que chez moi c’est 5 min « allez tu le fais pendant 5 min c’est rien » et effectivement ca lance et après tu ne t’arrete plus.
J’ai aussi la technique de la to do list, du pomodoro, de découper les grosses taches en plein de toutes petites (qui ne prennent donc que 5 min) et puis enfin et surtout toujours travailler sur le « pourquoi » pourquoi je DECIDES (et pas il faut) de faire tel ou tel chose.
TODO: lire cet article demain, ou le jour d apres, enfin cette semaine
Pas bête du tout cette astuce !
Au bureau j’ai pas trop de problèmes avec la procrastination mais depuis que je bosse en télétravail (confinement oblige)… c’est autre chose ! Au début tout allait bien. Puis, au fil des jours, mes semaines de 40h commençaient à ressembler à des semaines de 35h… puis maintenant j’ai un emploi du temps qui ressemble de plus en plus à un collégien qui a 10 profs absents.
Bon, j’exagère un peu (je dis pas du tout cela dans le cas où mon boss voit ce commentaire) mais j’essaierai le coup des « 10 minutes » puis, à vrai dire, j’ai bien pris 10 minutes pour écrire ce commentaire… 😀
Merci Mehdi pour cet article !
En ce moment les tâches à faire a ma job sont inintéressantes pour moi, alors je procrastine en lisant un article sur la procrastination. Et tout les autres articles de ton blog au passage. Merci à toi de me permettre de passer le temps utilement 🙂 Je vais tester ce placebo.
ps : couvre-feu à 21h30 dès aujourd’hui ca fait plaiz !
Super tes articles, ils m’inspirent beaucoup dans mon quotidien de dev !
Bon par contre la prochaine fois accorde-toi une grasse mat’ pck vu le nombre de fautes d’orthographe tu devais être fatigué ^^ »
Salut Mehdi 🙂
Tu as tellement raison quand tu dis que la solution unique n’existe pas. Pour preuve avec… moi-même. J’aime bien faire des pomodoros. Mais ça dure 2 ou 3 semaines. Après, j’ai le sentiment de ne pas avancer.
Je trouve qu’il est bien de donner aussi des astuces dans les com’. Faire de l’activité physique, de préférence en dehors de la pièce de travail, et dehors c’est encore mieux, ça rebooste. D’ailleurs, des 2 derniers week-end. Le premier j’avais moins de temps pour bosser que le second. Lors du premier, j’ai fait une sortie vélo de près de 2h. Le bilan : j’ai été davantage productif lors de la première semaine (avec le vélo) que la seconde où je ne suis pas sorti parce que je n’en avais pas du tout envie.
Ta technique des X minutes (X = 5 ou 10), elle, est vraiment pas mal. J’ai une tâche à faire que je procrastine. Ça fait quelques soirs que je m’y atèle quelques minutes. Comme tu dis, parfois, je ne fais que 5 ou 10 minutes et stop. Mais, ça m’a lancé.
Bon, par contre, ce ne sera possible demain soir ni mercredi soir. Demies de LDC oblige.
Et si le but d’une personne était justement de s’amuser dans la vie ? Parfois s’amuser à coder ou à se former si elle en a la possibilité dans son métier bien sur, mais surtout de s’amuser à titre perso ? Ce que tu appelle procrastiner, j’appellerai plutôt ça profiter de la vie moi.
Bien sur, chacun à forcément un but différent. La seule vraie question à se poser à mon avis est celle-ci :
Quand l’heure de la mort sera venue, et qu’on se repassera le film de notre vie allongé dans sur un lit d’hôpital, est-ce qu’on sera plein de regrets ou contraire heureux d’avoir vécu ?
Est ce que le développement de logiciels non libres (dans un cadre pro ils le sont rarement…) me rendrait plus fier au final que le fait d’avoir terminé certains jeux dans le niveau de difficulté le plus élevé ou d’avoir regardé (et apprécié) des milliers de vidéos ?
Bien sur la motivation permet de se lancer dans de nombreux projets bien plus gratifiant pour son égo (et même pour tout le monde en fonction du projet) que le Binge-watching. Mais en faire trop c’est aussi foncer dans le surmenage, pour ne pas dire burn out. Il faut être prudent avec ça aussi hein… Prenez des pauses les gars, c’est bon pour la santé 🙂
J’aime bien l’idée.
Mais en tant que développeur, j’ai parfois l’impression que si on se forme pas et qu’on s’astreint pas à suivre les nouveaux outils/tendances, on est vite dépassé et de fait inutile.
Après j’ai peut être tort mais quand je regarde autour de moi, je me sens tellement dépassé parfois avec juste mes connaissances en C++…
D’abord, merci de lever le lièvre, ça semble nécessaire vu toutes les réactions ci-dessus.
Une technique qui pour moi fonctionne (quand j’y pense), c’est le « 1, 2, 3… ». Quand t’es là à rechigner à faire un truc, tu comptes jusqu’à 3 et go! En mode grand gamin qui défie ses potes 🙂 C’est une américaine qui a popularisé cette astuce et fait fortune avec des livres et des formations (ahah!)
Sinon, ça fait un petit moment que j’élabore une théorie concernant la procrastination: je pense qu’elle est parfois fonctionnelle. Je vais pas refaire tout le parcours qui m’a amené à cette idée, mais je ne serais pas surpris qu’un jour on découvre qu’il y a un fort lien avec les troubles du déficit de l’attention (TDAH pour les intimes). Les TDAH, on croit souvent que c’est forcément un enfant qui saute dans tous les sens en hurlant (alors que bon… un enfant quoi!) En fait ça n’est un souci que s’il n’arrive pas à s’arrêter, et donc juste un des symptômes possibles d’un problème fonctionnel: une difficulté à diriger son attention, à en être maître. Dans sa version sans hyperactivité, on trouve des gens capables de rester concentrés sur la même tâche pendant des heures. Mais incapable de changer de tâche. Du coup, la procrastination pourrait s’expliquer par le coût en charge mentale pour se lancer dans une tâche: il ne faut pas qu’il y ait trop de switches.
Et du coup, j’arrive vachement mieux à me lancer dans quelque chose quand je l’envisage comme un tout. Quand j’y arrive pas c’est parce que je suis découragé par toutes les étapes et « changement d’état » que la tâche nécessite.
Voilà 🙂
Salut Harry,
le lien entre TDA/H et procrastination est totalement avéré, la raison est purement hormonale: une personne TDAH a des récepteurs de dopamine moins réceptifs et a donc tendance à favoriser des tâches qui produisent beaucoup de dopamine, comme par exemple lire les réseaux sociaux et bosser 30 minutes sur un projet tant qu’il est neuf et sujet à curiosité. Les tâches ennuyantes qui n’apportent pas de récompense immédiate (comme par exemple progresser sur un projet à très long terme) génèrent peu de dopamine et la personne a beaucoup de mal à se forcer.
Il y a une sorte de mur (qui correspond parfaitement à la gravité dont parle Mehdi) que chacun doit grimper pour faire la tâche. On peut passer à travers avec un stimuli externe comme une pression ou deadline (le boss vient derrière ton épaule et dit qu’il ne partira pas tant que t’as fait ton taf, ou quand il te reste 55 minutes pour envoyer ta déclaration d’impôts), mais c’est épuisant à la longue.
Tout le monde doit trouver comment escalader son mur, pour une personne TDA/H c’est plus dur. Pour ma part j’essaie de reconnaître les antipatterns quand je les vois pour essayer de me recentrer. C’est vraiment pas facile quand on a l’impression que c’est quelqu’un d’autre qui est aux commandes.
Whaou!! Je sais pas pour combien de temps mais ton article m’a donner la peche!! Trop d’excuses sont trouvées pour se donner le pouvoir de glander , Pourtant FAUVE le dit : « La vie est un putain de piment rouge » donc go , un coup de collier et c’est parti ! Merci pour l’ouvrage je vais regarder cela , au lieu de mater une video youtube comme tous les matin a 9h
Je vais tester les 10 minutes, j aime bien le concept. Cet article tombe à point nommé pour moi d’ailleurs. J’attends le prochain article sur le sens de la vie 🙂
« Aujourd’hui je me levé avec l’envie de tout changer. J’ai commencé par changer d’avis et je me suis recouché ! » 🙂
Je pense que « juste 10 minutes », ça consiste à démarrer le flow.
https://www.hacking-social.com/2018/09/03/fl1-donner-des-sens-a-la-vie-la-piste-du-flow/
« Si tu as cliqué sur cet article, je pars du principe que tu veux gagner cette guerre. »
Ah non. J’ai cliqué sur cet article parce que je procrastinait. Ce qui m’arrive souvent quand je suis face à un problème complexe que je ne sais pas par quel bout prendre. Ce qui est nettement moins efficace que faire une balade, en parler à un canard en plastique ou commencer n’importe comment.
Procrastiner pour mieux créer
Et si remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui était la clé d’une créativité débridée ? À contrepied des lieux communs qui dénigrent l’oisiveté, Fleur Daugey célèbre la procrastination avec un seul mot d’ordre : déculpabiliser ! Une invitation à procrastiner pour mieux créer, mais aussi pour mieux se connaître et se comprendre.
https://vitrine.edenlivres.fr/resources/9782330147532
Très bon sujet, merci pour ton retour.
J’ajouterai que les jeux comme les réseaux sociaux sont fait pour vous accrocher, pour vous garder 5 minutes de plus… Il y a des diplômes pour apprendre ces techniques pour développer la dépendance à un site web (défilement infini, pseudo-notifications, suggestion en cas de page vide, etc.).
En réponse, certains ont développé des extensions de navigateur qui aide à décrocher. Unhook pour Youtube est assez radical. Il y a pareil pour tous les grands sites.
Mais fondamentalement, le lien hypertexte est un piège à procrastinateur 🙂
hello,
Franchement la technique de 10min c’est rien, ça risque de bien fonctionner sur moi.
Merci !
Salut, merci pour cet article, tu as laissé une coquille ici dans « ton placebo »
Je t’ai dit que j’allais pas te faire une liste d’astuRes anti procrastination
Dis-donc pépère tu filtres les commentaires ? Je t’en avais posté un il y a 1 mois pour te dire que ton point de vue sur la procrastination était un peu biaisé, vu que ça correspond à ta vie, que visiblement ça te pose pas de souci (et tant mieux), mais qu’au mieux bah on est content pour toi mais ça nous fait une belle jambe, et au pire merci pour tes leçons mais ta méthode est pas accessible à tous.